Mallory a pour objectif de jouer le répertoire peu exploré pour voix et viole de gambe, en particulier la musique anglaise du début du 17e siècle.
Luth ou viole?
A Londres, vers 1600, l'un des genres musicaux les plus populaires est la lute song : la chanson accompagnée au luth. John Dowland en est aujourd'hui le plus célèbre représentant, mais une multitude de compositeurs ont utilisé ce format pour mettre en musique des textes poétiques. Sur la première page de la plupart des recueils de ces chansons, on peut lire "Recueil d'ayres à chanter au luth, ou à la viole".

Ce qui explique ces titres, c'est que la viole était à l'époque considérée comme un instrument polyphonique tout à fait capable d'assurer l'harmonie pour accompagner la voix : ce mode de jeu en accords, dit "Lyra way ", est l'une des plus fascinantes pages de l'histoire de la viole de gambe. Pourtant ces lute songs ne sont aujourd'hui presque jamais interprétées à la viole plutôt qu'au luth...

Avec cette union insolite d'une voix et d'une viole, Mallory cherche à réinventer un répertoire connu mais aussi à dévoiler des joyaux de compositeurs oubliés de l'époque.