Mathilde Gomas

Conte d'un Goût Etranger

Solo
Projection et lumières
50 minutes

Entre cavalcade, jardin persan et clair de lune, la viole de gambe révèle un conte oriental en musique.

La Mort parle: À Bagdad, un jour, un calife envoya son jeune vizir inspecter le marché mais il vit bientôt revenir, blême et tremblant de peur, l'homme qui lui dit:
«Maître, il y a un moment, je me trouvais sur la place du marché et une femme m’a bousculé dans la foule; or, en me retournant, j’ai vu que c’était la Mort qui venait de me bousculer. Elle a fait vers moi un geste de menace. S’il vous plaît, prêtez-moi votre cheval, afin que je fuie cette cité pour échapper à mon destin. Je galoperai jusqu’à Samarra et la Mort ne m’y trouvera pas.»
Le calife lui donna un cheval et le vizir le monta, lui enfonça ses éperons dans les flancs et s’éloigna au grand galop.
Alors, le calife descendit jusqu’à la place du marché et, lorsqu’il me vit, debout dans la foule,
il vint à moi et me demanda :
«Pourquoi as-tu fait à mon vizir un geste de menace en le rencontrant ce matin? - Ce n’était pas un geste de menace, répondis-je, ce n’était qu’un sursaut de surprise.
J’étais très étonnée de le voir à Bagdad, car j’ai rendez-vous avec lui, ce soir, à Samarra.»

—W. Somerset Maugham

Cette étrange histoire vient s'associer au génie de Marin Marais et de sa "Suitte d'un goût Etranger", un recueil de 33 mouvements dans un style extrêmement descriptif, aventureux et exotique, avec des références directes à l'Orient et autres contrées lointaines et enchanteresses : "la Tartare", "l'Arabesque", "l'Américaine"...